Pour tenter de se relancer dans un marché automobile de plus en plus concurrentiel, Mitsubishi entend changer d'image. Baptisé ASX, son instrument de conquête investit le créneau du crossover compact. Une idée séduisante, sur un créneau cependant fort concurrentiel.
Mitsubishi revient de loin. Lâchée par le groupe Daimler au début des années 2000, la firme aux Trois Diamants s'est retrouvée livrée à elle-même, sans grandes garanties techniques. En outre, son positionnement produit essentiellement axé sur le 4x4 tranchait avec les réalités d'un marché hostile à ces véhicules particulièrement énergivores. Quant aux berlines classiques comme la Colt et la Lancer, elles manquent cruellement d'arguments face à une concurrence autrement mieux pourvue.
Ajoutez à l'ensemble une actualité produit plutôt pauvre et vous obtenez une période particulièrement difficile. Pour tenter de refaire surface, Mitsubishi doit tout d'abord se débarrasser de cette étiquette de fabriquant de tout-terrain et proposer des véhicules socialement plus acceptables. Mais vu sa légitimité moyenne sur les segments classique, la firme Nippone a choisi d'investir le segment du crossover compact.
L'arme de reconquête se nomme donc ASX et à l'instar de ce que fut l'Outlander pour le 4007 et le C-Crosser, lui aussi donnera très bientôt naissance à deux autres petits SUV, respectivement badgés Peugeot et Citroën.
UN HABITACLE BASIQUE
Et comme un crossover répond avant tout à un besoin de se démarquer d'une compacte plus conventionnelle, l'ASX doit d'abord séduire.Plutôt compact pour la catégorie avec une longueur approchant les 4,30 m, il reprend les derniers gimmicks stylistiques maison. Ainsi, sa proue adopte la calandre Jet Fighter et le regard acéré cher à la marque. Le reste demeure plus classique, pour un ensemble qui au final ne manque pas de dynamisme. Tout au plus lui manque-t-il peut-être le petit parfum d'aventure que l'on attend d'un tel véhicule...
Censé être la synthèse positive de différents segments, l'habitacle se montre pour sa part un peu moins engageant. Bien sûr, la présentation sportive flatte la rétine et les quelques plastiques moussés de la casquette de planche de bord font un temps illusion. Mais le reste des matériaux plutôt "bon marché" déçoit, tandis que les assemblages manquent de rigueur. Sur ce point, la concurrence emmenée par le Volkswagen Tiguan ou le Ford Kuga (lire notre Comparatif) fait beaucoup mieux...
Côté pratique, l'ASX n'apporte rien de bien neuf non plus. Aucun rangement n'est prévu à l'arrière à l'exception d'une aumônière derrière le siège passager. Quant à l'avant, il offre tout juste le minimum syndical. En revanche, le SUV nippon choie ses passagers arrière avec une place aux jambes largement suffisante pour les grands gabarits, une hauteur sous plafond à l'unisson et... une assise moelleuse particulièrement accueillante.
Niveau volume de chargement, avec 416 litres le coffre de l'ASX se montre un peu plus vaste que celui des Ford Kuga et Nissan Qashqai (410 l.), mais bien moins généreux face à celui d'un VW Tiguan (470 l.) ou d'un Hyundai iX35 (591 l.).
Enfin, la modularité se contente de l'essentiel avec une assise fixe et des dossiers rabattables séparément, libérant un espace de chargement plat. Pour anecdote, un petit double fond dans lequel se cache le kit anti-crevaison permet de libérer un peu d'espace pour quelques petits objets.